Blade runner de Ridley Scott

La simplicité de la vie des personnages et leur mode de pensée réduisent la dimension fantastique du récit, qui s'apparente davantage à une réflexion, à un rêve, pour ne pas dire un cauchemar. L'appartement sombre de Deckard est timidement transpercé de faisceau de lumière de couleur froide. La délocalisation constitue donc un moyen de proposer au spectateur un autre regard sur le film. Ridley Scott utilise le futur comme une vitrine pour imprégner l'inconscient du spectateur autour d'un débat sur la conscience de notre monde. La conscience est-elle suffisante pour différencier de la machine humaine ?

Blade Runner, un essai sur la conscience humaine

La musique du compositeur Vangelis résonne comme un interstice poétique au milieu d'une atmosphère ténébreuse. « Ciel Orange, pollué d'averses acides, troué de panaches de flammes, suspendu au dessus des pyramides des grandes Corporations dont les volumes renvoient l'image des sanctuaires précolombiens de Teotihuacan. [...] Une foule bruyante et hybride, occidentale, hispanique et asiatique grouille dans les rues sales, s'engouffre dans les passages, court entre les détritus, les gerbes de vapeur et les flaques d'eau. » (Serge Gruzinski, La guerre des images). Le mélange et le désordre effacent ainsi la frontière entre vie et humanité. Le portrait de l'humanité est métaphysique, à défaut d'être biologique.

Il était une fois le cinéma

© Gilda Gonfier - 18 novembre 2008
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