La petite fabrique d'écriture : les textes
Ici, les visiteur·euses et membres de notre communauté s'essaient à l'art de l'écriture, explorant les multiples chemins de l'imaginaire, du réel, de l'intime ou du collectif. Chaque texte est une empreinte singulière, une pièce ajoutée au grand puzzle de la créativité partagée.
Que ces récits, fragments ou éclats d'écriture vous inspirent, vous surprennent ou vous émeuvent. Et surtout, n'hésitez pas à lancer ou relancer à votre tour la Petite Fabrique : une consigne, une citation inspirante ou un élan personnel suffisent pour nourrir votre inspiration et muscler votre créativité.
Bonne lecture et belle écriture à vous !
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Je ne vois que le parachute dans le ciel. Qui peut bien être sous cette voile ? Un sportif c'est sur, d'orient ou d'occident, je ne sais pas mais ici il n'y a pas que l'eau de la lune qui tombe du ciel. Les sensations rencontrées en chute sont indéfinissables, il faut le faire pour savoir ; pour savoir pourquoi les oiseaux chantent... La première histoire de chute est aussi la plus ancienne, celle d'Icare qui s'en est brulé les ailes. Ce sont les Championnats du Monde de parachutisme et il fait partie des rares à pouvoir découvrir ce sport durant cet évènement. Avec son moniteur, il est dans l'avion et il attend le moment où la porte va s'ouvrir. Il devra prendre la pose à la porte, une pose éphémère dans le vent avant de partir dans le vide. Il n'arrive plus à penser, à réfléchir ; le moniteur accroche les liaisons qui vont les garder collés jusqu'au sol, lui il regard les gestes de ce dernier comme hypnotiser comme ailleurs. Ecrire mais pour qui ? Pour sa famille, pour son équipe, pour soi aussi. Ecrire pour être lu par qui, quand et où ? Ecrire c'est prendre du temps, pour penser, réfléchir mais aussi se retrouver avec soi même. Faire fondre le temps d'une page, la carapace de bronze qui nous entoure. Ecrire ce n'est pas la partie animale qui est en nous, cet instinct de l'ours qui nous pousse à remonter le courant pour chercher dans les rapides les meilleurs saumons, mais c'est passer des jours et des nuits, somnambules, à taper sur une machine et aligner des lignes... L'amour qu'il portait à cette fille n'avait plus d'importance. Ces délices ailées qu'il partageait maintenant avec ferveur, replissaient ses pensées.
Errances
Il pénètre l'ombre de ton ombre, il puise dans tes forces et te voilà anéantie, le temps d'une amourette sans lendemain Des lendemains à parcourir des chemins de sable à la recherche de nouvelles sources. Dans le creux de tes mots, toutes les nuits sont rouges de douleurs en devenir. Ecriture interdite, paroles d'ombres à jamais perdues dans le sillage de la nuit qui revient te chercher. Les traces d'une vie qui s'efface dans l'immensité de tes rêves. Quels rêves ? Serait-ce ceux des peuples manquants, des peuples oubliés, des femmes vêtues de robes invisibles, des hommes sans espoirs ?
Les raclements d'une vie à reconstruire exposés sur la table de bois blanc. Des corps sans vie, manquants à l'appel des habitants des grottes de l'au-delà. Abattre le mur de la défaite. Un mur construit jour après jour, mot à mot. Un mur qui ne parle plus. Le mur du silence. C'est la guerre. Une guerre sans espoir. Une terre d'ombre brûlée qui raconte ses origines. Des origines à jamais enfouies dans les rêves d'un somnambule rédigeant un bulletin de notes où les errances seraient sans clé.
Les raclements d'une vie à reconstruire exposés sur la table de bois blanc. Des corps sans vie, manquants à l'appel des habitants des grottes de l'au-delà. Abattre le mur de la défaite. Un mur construit jour après jour, mot à mot. Un mur qui ne parle plus. Le mur du silence. C'est la guerre. Une guerre sans espoir. Une terre d'ombre brûlée qui raconte ses origines. Des origines à jamais enfouies dans les rêves d'un somnambule rédigeant un bulletin de notes où les errances seraient sans clé.
Mots à maux
Mais il aura toujours fallu et à la fin revenir à l'épaulement du souvenir, au songe sans fin de ces bouts d'enfance. Il aura toujours fallu et à la fin arpenter les versants de la grande transhumance du souvenir, au songe sans fin de ces bouts d'oublis. Les époux n'en finissaient pas d'étreindre les nuits, jamais à bout d'aimer. Dans la ville, un inconnu, un caillou à la main. Au bord des larmes. Prêt à faire ricocher sa douleur. Comme défiguré par la courbure du vent. Goutte d'oubli dans le vase de mon insolente dérive nostalgique. Enchantement de l'ombre et de lumière sur la terre ocre. Dans l'attente du sommeil, enveloppé des nuits de la forêt. L'ailleurs nous happe dans un écroulement d'eau. Dans l'attente d'un lieu hospitalier, jardin de fraîcheur d'eaux libres et d'ombrages.
Méditations d'un ignorant
et dans l'attente de la vérité il ne reste que le désespoir. Et c'est ainsi que l'on imagine un chien vert à fleurs jouant du violon. Oui, il est possible de prier pour un chien sans nom car sa vie est commune à celle de ses semblables. C'est comme si l'on se trouvait dans une minuscule, étroite et sinueuse ruelle, un air de Rachmaninoff dans les oreilles, joué en arpège comme "la pantoufle et le soleil s'aiment". Si cela est écrit par celui qui veut le lire, cette question n'a plus besoin de réponse car on la connait déjà. Tout comme la pilule rouge fait pousser les cheveux, comme on décide de sortir d'une dépendance à l'alcool... et puis on se remet à faire du sport. Le piano sans cordes n'a pas plus d'utilité qu'un cheveu sur la tête d'un chauve qui crachait sur cette institution imaginée par notre système pourri par la drogue et l'argent. Et oui la vie et la nature nature humaine sont aussi instables qu'une chaise à deux pieds et l'homme pourtant unique n'est que le fragment de ce vase qu'est la communauté dont il dépend.
Les couleurs de la vie
J'avais cette image devant les yeux, un promontoire duquel je devais m'élancer sans savoir si j'allais plonger où m'envoler Des ombres menaçantes obscurcissaient mon regard, des millions d'aiguiiles lacéraient mes prunelles quand le doute m'incitait à fermer les yeux. - mais il y a les arc-en-ciel qui réconcilient la pluie et le soleil et quelquefois malgré la descente du soir, il y a le clair-de-lune qui nous fait la grâce d'illuminer nos alentours. Les questions nous hantent. Ainsi rassemblées, nous offrons l'image d'anciennes étudiantes du même institut réunies à l'occasion d'une sempiternelle rencontre organisée année après année. Enfoncés, en perdition, nous n'avons plus que la vision d'une clarté en train de s'estomper. Hantés par ces territoires en voie de disparition, nous sommes retenus par ce fabuleux instinct de conservation du mondain. Je veux dire par notre appartenance au monde mais aussi notre appartenance à nos mondes. Permettre de donner aux mots, aux maux, des couleurs. Qu'importe qu'ils soient de couleur fauve semblable aux tableaux si violents de ces peintres qui ont un jour donné aux paysages, aux objets, à leur univers des nuances qui, un temps, ont offusqué les regards d'un monde convenu. Qu'importe si nous écrivons que nous voyons la lune dans une soucoupe blanche. L'écriture donne forme aux choses que nous voyons, mais aussi et surtout à celles que nous ne voyons pas, celles que nous ressentons, que nous "intuitons", celles qui ne prennent existence que parce qu'un jour nous les avons couchées là... sur une page blanche. L'idéal serait de les frôler avec des pieds dénudés. S'imprégner de leur ruguosité, faire corps avec un ouvrage venu de temps anciens qui nous ramène à nos origines. Nous sommes nés, nus... Emetteur, récepteur. Qui sommes nous? Peu importe, nous sommes connectés. Ces dalles fraîches, nos pieds nus... il se passe quelque chose de l'ordre de la métamorphose. Un temps nous ne savons plus qui nous sommes. Seule certitude, nous existons...
caressant la terre, survolant la mer surgit le véhicule de l'espoir qui enveloppe la terre baisant doucement la déchirure, idôlatrant la blessure tel l'anneau du temps auréolant l'étincelante tête que le vent le veuille, que le soleil démente l'éblouissante candeur étouffera l'odeur nauséabonde des vils chevaliers du temps sur ce ciel rose sur cette page blanche s'inscrivent la griffure d'une maladive douleur écho brûlant de ma stérile douceur brûlante certitude lovée en un écrin de bêtise ensevelit sous le sable notre amour fou d'impatience